Les vacances d’été sont une période privilégiée pour se lancer dans une détox digitale. Renoncer temporairement aux smartphones, tablettes et ordinateurs, permet de se reconnecter en profondeur à son environnement naturel et humain, et de savourer les plaisirs simples de la vie.
Cet article a été publié par la revue catholique en ligne Aleteia le 24 juillet 2023 ici.
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D'après le rapport State of Mobile d’App Annie de 2022, les consommateurs du monde entier ont passé environ cinq heures par jour sur leur téléphone portable, en 2021. Le smartphone est devenu un outil incontournable, voire envahissant, pour nombre d’entre nous, aussi bien au travail que dans la sphère privée. Son utilisation excessive entraîne toutefois des problèmes de santé mais aussi de sociabilité.
Pour tous ceux qui ont développé une dépendance maladive à leur smartphone, voici cinq raisons de s’en éloigner pour mieux se reconnecter à la réalité.
1. Redécouvrir la valeur du repos
Nos smartphones nous vident littéralement de notre énergie. C’est ce qu’ont pu montrer Leonard Anthony et le docteur Adrian Chaboche, auteurs de l’ouvrage Fatigue – Et si on apprenait vraiment à se reposer ? (Flammarion, 2018). Nous sommes épuisés par les nombreuses distractions des notifications et messages, par les ondes électromagnétiques que le téléphone émet, sans compter les possibles tendinites au pouce, maux de tête ou de cervicales, problèmes oculaires ou de sommeil engendrés par une utilisation trop fréquente et mal contrôlée du smartphone et autres appareils numériques.
Nous aurions au contraire besoin de recharger nos propres batteries (au lieu de celle du téléphone !), de passer du temps de qualité avec nos proches ou encore d’être mieux concentré sur nos tâches quotidiennes en évitant d’être interrompu et distrait toutes les trois minutes.
La Bible nous apprend que nous avons besoin non seulement de repos pour notre corps, mais aussi pour notre âme. C’est tout le sens du "sabbat", qui occupe aujourd’hui encore une place centrale dans la pensée et la vie juives.
Dans l’Évangile de Matthieu (11, 28-29), Jésus nous appelle aussi à nous reposer auprès de Lui. Il sait que c’est en Lui et Lui seul que nous trouverons le vrai repos pour nos âmes, loin des distractions humaines qui ne répondent pas aux grandes aspirations de notre cœur.
2. Retrouver la satisfaction
Des chercheurs allemands ont montré dans une étude réalisée en 2013 que le fait de passer beaucoup de temps sur les réseaux sociaux conduit la majorité des gens à éprouver toutes sortes de sentiments négatifs comme l’insatisfaction, la jalousie, la convoitise ou encore l’envie.
L’auteur chrétien Craig Groeschel de l’ouvrage #Techno Addict (Editions Ourania, 2017) nous suggère de méditer cette vérité biblique : « Dieu ne nous a pas créés pour rechercher l’image que les autres présentent d’eux-mêmes, mais pour le rechercher, Lui. »
Apprenons, comme Saint Paul, à nous contenter de notre situation présente, sans lorgner sur celle de notre voisin, à propos de laquelle du reste nous nous trompons sûrement. L’apôtre Paul, auquel les épreuves n’ont pas fait défaut, le clamait aux Philippiens (4, 11-13) :
J’ai appris à être satisfait de ma situation. Je sais vivre dans la pauvreté, et je sais vivre dans l’abondance. (…) Je peux tout par celui qui me fortifie, Christ.
Au lieu de perdre notre temps à scroller sur Facebook ou Instagram en nourrissant des sentiments d’envie, consacrons-le à rendre grâce à Dieu pour ce qu’il accomplit dans nos vies et dans celle de nos amis.
3. Renouer des relations profondes et authentiques
La technologie peut nous aider à maintenir des relations avec nos proches éloignés. En revanche, elle peut aussi nous entraîner à des relations superficielles et nourrir en nous l’égoïsme et l’égocentrisme.
Lorsqu’après avoir publié un post, nous regardons compulsivement l’activité qu’il génère, espérant un jackpot de « mentions j’aime », nous ne sommes pas dans une relation saine et authentique avec nos « amis ». Nous les utilisons pour assouvir notre besoin de gratification immédiate et de vaine gloire, mais nous ne les aimons pas d’un amour fraternel et chrétien.
Comme l’écrit avec profondeur Craig Groeschel :
L’important dans la vie, ce n’est pas le nombre de ‘mentions j’aime’ que nous pouvons gagner mais la quantité d’amour que nous pouvons donner. C’est uniquement à notre amour pour les autres que les gens verront que nous sommes disciples de Jésus.
4. Développer notre empathie et notre compassion
Nous vivons dans une société narcissique obnubilée par le selfie. Or, plus nous nous préoccupons de notre image aux yeux des autres, moins nous sommes ouverts à des relations sincères et authentiques. En voulant absolument cacher notre vulnérabilité, nous empêchons l’amour de Dieu de se déployer à travers notre faiblesse. Comme nous le révèle pourtant l’apôtre Paul, « c’est quand je suis faible qu’alors je suis fort » (2 Co 12, 10).
L’utilisation permanente des réseaux sociaux nous rend également insensibles : le fil d’actualité ne fait pas de différences entre les photos de chats mignons et les conséquences humaines d’une catastrophe naturelle. Nous ne parvenons plus à éprouver de la compassion, c’est-à-dire littéralement une émotion ressentie jusque dans les entrailles et qui nous pousse à l’action.
La société valorise la mise en avant de nos egos. Au contraire, Jésus nous demande de renoncer à nous-même, pour servir les autres et nous rendre proches d’eux. Au lieu de nous complaire dans notre propre image, ou encore de publier des commentaires médisants et anonymes sur Internet, redécouvrons l’amour réciproque des premiers chrétiens par la lecture des Actes des Apôtres. Ils étaient tellement compatissants les uns envers les autres et remplis d’amour « qu’il n’y avait aucun nécessiteux parmi eux » (Ac 4 32, 37).
5. Consacrer du temps à la prière et à l'évangélisation
Dieu désire quelque chose de meilleur pour nous que les réseaux sociaux et autres distractions numériques. Il nous a créés pour nous faire connaître son Amour immense, et pour l’aimer en retour, et ainsi parvenir à l’état bienheureux.
Notre civilisation moderne est, pour reprendre les mots de Georges Bernanos, « une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » (La France contre les robots, 1947). Les distractions numériques sont autant de tentations pour notre âme pour la détourner de Dieu et de notre prochain, voire pour la souiller et l’accaparer.
Mais nous pouvons, avec volonté et détermination, refuser ces formes modernes d’idolâtrie. Le temps que nous perdons à dégainer maladivement notre téléphone et à scroller sans aucun but peut être remplacé par du temps consacré à Dieu, pour nous rapprocher de Lui dans la prière et répandre la Parole par l’évangélisation.
La Bonne Nouvelle, c’est que nous sommes aimés pour toute l’éternité par un Dieu parfait et qui désire notre bonheur, et que notre valeur ne sera jamais définie par le nombre de personnes qui nous suivent sur Instagram ou Twitter, mais par Celui que nous suivons.
Un cadre d'exception pour une détox digitale catholique
Des hôtels en France proposent à leurs clients des séjours pour se déconnecter numériquement. Il existe une offre catholique proposée par le groupe « Chaïré-Renais à la vie » dans un cadre d’exception près de Poitiers. Un enseignement spirituel est dispensé chaque jour par un prêtre catholique. Des concerts de musique classique ou encore des promenades en forêt ponctuent aussi cette déconnection « salutaire ». Je suis très heureuse à la perspective de participer un jour à ces séminaires avec une proposition de coaching biblique. Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page : https://www.domainelecastel.fr/detox-digitale