Pendant les neuf années de sa vie carmélite, Thérèse de Lisieux a lu, médité, prié avec ardeur la Parole de Dieu. Ses sœurs en religion rapportent l’intelligence rare et l’aisance avec lesquelles elle citait à tout propos des passages de la Bible pour les fortifier et leur rappeler l’amour infini de Dieu. Voici dix versets bibliques qui l’ont tout particulièrement marquée.
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A notre époque, tout chrétien dispose au moins d’une Bible intégrale chez lui, voire de plusieurs exemplaires en différents formats et traductions. Nous avons aussi la chance de bénéficier de nombreux outils d’étude de la Bible (dictionnaires, concordances bibliques, commentaires de spécialistes disponibles gratuitement en ligne).
La situation était bien différente pour Thérèse Martin (1873-1897), y compris lorsqu’elle entra au Carmel à l’âge de quinze ans. Certes, la règle du Carmel ordonne de « méditer jour et nuit la loi du Seigneur ». Mais le maniement d’une Bible intégrale restait suspect dans les milieux religieux féminins de l’époque, comme le souligne Mgr Guy Gaucher, en introduction au bel ouvrage La Bible avec Thérèse de Lisieux (Le Cerf, 1990).
Ce contexte difficile ne découragea nullement Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus, qui avec ingéniosité, ramassa, autant qu’elle put, « les miettes qui tombent de la table des maîtres » (Matthieu 15 : 27), en piochant ici et là les extraits bibliques qui faisaient ses délices. Elle eut notamment accès à plusieurs passages de l’Ancien et du Nouveau Testament grâce à sa sœur Céline qui entra plusieurs années plus tard au Carmel, munie d’un précieux carnet noir.
Dans ce carnet, la sœur de Thérèse avait recopié des passages des différents livres de la Bible, en consultant un exemplaire d’une Bible intégrale appartenant à leur oncle maternel, Isidore Guérin. Outre ce carnet, Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus possédait également le « Manuel du chrétien » contenant les Psaumes, le Nouveau Testament et l’Imitation de Notre Seigneur Jésus-Christ (Tours, Mame et Fils, 1864). Le Carmel de Lisieux disposait aussi de La Sainte Bible selon la Vulgate (traduite en français avec des notes par l’Abbé J.B.Glaire) : cet exemplaire était conservé par Mère Cœur-de-Jésus qui le prêtait à certaines sœurs en diverses occasions. Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus a pu y accéder dans le cadre de ses rédactions de pièces de théâtre récréatives pour le Carmel.
Un cœur à cœur avec la Parole de Dieu
Malgré ce contexte peu encourageant pour une étude biblique, Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus a développé un lien personnel, et même familier aux Saintes Ecritures, que tout catholique aurait intérêt à imiter.
Sa conviction profonde, c’est que la Bible lui parle aujourd’hui, personnellement, « là où elle en est », selon les mots de Mgr Guy Gaucher. Dans son Histoire d’une âme, comme dans ses différentes correspondances épistolaires, elle cite avec naturel et beaucoup d’amour des passages des psaumes, du Cantique des Cantiques (sur lequel elle aurait aimé écrire un commentaire), ou encore des Evangiles dont elle connaissait par cœur des chapitres entiers.
Lorsqu’elle apprend que l’une de ses saintes préférées, Sainte Cécile, portait sur elle des paroles d’Evangile, elle décide de faire de même. Elle demande à ses proches de lui constituer un exemplaire de poche des quatre Evangiles (115 mm ´ 75 mm) afin de le porter sans cesse sur son cœur, ce qu’elle fera effectivement jusqu’à sa mort.
Selon l’expression hardie de Pie XI, Sainte Thérèse de Lisieux vécut si profondément la Parole, qu’elle devint elle-même « Parole de Dieu » pour le monde (Discours du 11 février 1923). Puissions-nous, comme elle, nous nourrir quotidiennement de ce trésor afin de croître dans l’amour de Dieu et transmettre avec passion ce fruit de Son Amour.
Voici ci-après dix citations bibliques qui ont marqué Sainte Thérèse de Lisieux.